Nous avons reçu l’appel à l’aide d’Emmanuelle, la présidente de l’association Les Griffes du Cœur, située en Seine-Maritime. Nous partageons avec vous sa détresse.
« C’est la première fois que je n’y crois plus. Je suis écœurée de m’être battue tant d’années pour mettre la clé sous la porte aujourd’hui.
Les chats, ce sont mes bébés, j’y consacre toute ma vie.
L’Association devrait fêter ses 7 ans d’existence en mars prochain. Mais la situation est tellement dramatique que nous ne savons pas si nous pourrons fêter l’anniversaire de l’association car nous risquons de devoir fermer nos portes pour toujours. »
Son amour pour les chats remonte dès son plus jeune âge. Au début, Emmanuelle, était bénévole pour d’autres associations puis famille d’accueil avant de créer sa propre association.
Comme pour beaucoup d’associations, l’année 2020 a été très difficile avec la crise sanitaire. Et l’année 2021 ne s’annonce guère mieux.
Il est impossible d’organiser ses évènements habituels qui lui permettent habituellement de renflouer ses caisses pour assurer le quotidien de ses protégés et pour effectuer des sauvetages.
« Collectes alimentaires, stands de vente d’objets…Au total, 7 évènements annuels, importants, ont été annulés, sans compter le marché de Noël et les brocantes qui, eux aussi n’ont pas eu lieu.
Nous n’avons eu aucune rentrée d’argent ni de dons alimentaires ainsi qu’une nette baisse des dons en 2020. Tout le monde est en difficulté avec ce COVID. »
Le mari d’Emmanuelle, vice-président de l’association, qui est aussi très investi, a été impacté professionnellement par le COVID.
« Tout cela s’est énormément ressenti sur les finances de l’association.
Pourtant, les SOS eux ont toujours été présents même plus encore que les années précédentes. »
En effet, en 2020, l’association a fait 216 prises en charge et a pu en faire adopter sous contrat associatif.
L’Association prend en charge principalement des cas lourds, des chats dont personne ne veut parce qu’ils sont fiv positif, felv positif, handicapés, ou parce qu’ils ont besoin de soins importants.
« Pour nous, ces chats-là ont aussi le droit de vivre, de connaitre le bonheur, d’être aimés. Chez nous, nous ne faisons pas de discrimination et tous ont le droit d’être pris en charge, nous ne choisissons pas nos sauvetages, nous prenons ceux dans le besoin. »
Des bénévoles de la fourrière appellent régulièrement pour sauver des chats qui sont voués à l’euthanasie ou à mourir malades ou blessés dans ce lieu sordide.
Il y a les signalements, des chats blessés, des chats jetés dans une poubelle.
« Nous avons même des demandes de prise en charge à l’autre bout de la France pour des chats gravement malades. »
« Mon chat fait pipi partout, mon chat est agressif, je déménage, je pars à l’étranger… »
Il y a aussi les abandons avec leur lot d’excuses. Des abandons qui ont explosé en 2020.
Il y a les personnes âgées qui décèdent ou qui partent en Ehpad et dont les familles ne veulent pas ou ne peuvent pas recueillir leur chat.
Emmanuelle reçoit environ 6 appels chaque jour. Sur l’année, cela représente plus de 2 000 appels pour des prises en charge. Parfois, ce n’est pas un chat à prendre en charge mais plusieurs.
« On nous a appelés car un monsieur malade ne pouvait plus s’occuper de ses chats. Il en avait 30. Nous les avons tous pris en charge. »
Un chantage cruel…
« On nous balance des chats dans notre cour, le jour, la nuit. Nous avons dû nous équiper de caméras. Les personnes qui viennent déposer des chats menacent de les euthanasier ou de les balancer si nous ne les prenons pas en charge. C’est cruel ! Pouvons-nous dire non face à de tels propos ? »
Au total, l’association a en charge 60 chats placés dans seulement quelques familles d’accueil. Parmi eux, seulement 5 sont adoptables. Emmanuelle garde chez elle les chats avec des pathologies qui nécessitent d’importants soins.
Mais ce n’est pas tout. L’association a stérilisé, identifié et relâché 180 chats sur 4 sites. Elle les suit et les nourrit chaque jour.
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Emmanuelle est aidée par des bénévoles pour distribuer chaque mois des centaines de kilos de croquettes et de pâtées.
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Un cœur si grand
Maman trentenaire, active, d’un foyer de 5 enfants, Emmanuelle nous confie que parfois elle ne voit pas sa famille car elle fait tout son possible pour « ses loulous ».
Elle met même sa santé en jeux. « Mon médecin n’est pas content, je suis blessée à une épaule, je dois être opérée mais je ne peux pas car je devrai être immobilisée. Pour les chats, c’est impossible. »
Emmanuelle garde donc sa douleur et dédie son temps aux chats, à les nourrir, à leurs soins et aux allers et retours quasi-quotidiens chez le vétérinaire.
« Si je ne le fais pas, qui va le faire ? ».
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« On a toujours réussi à maintenir la barque avec les événements et les dons. On fait notre maximum. »
Mais, aujourd’hui, l’association est en très grande difficulté financière.
« Nous avons une grosse dette vétérinaire, de très gros soins en cours sur des chats non adoptables et nous ne savons plus comment faire face car malheureusement beaucoup de cas lourds se sont succédés. »
Emmanuelle a dû, à contre cœur, stopper les prises en charge afin de ne pas mettre plus à mal l’association et les loulous déjà à l’association qui ont besoin d’elle.
« C’est un choix difficile, qui fait mal mais c’est le plus judicieux. »
Voici quelques-uns d’entre eux.
« Vous le comprendrez, nous ne pouvions pas ne rien faire pour eux. »
Odessa
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« Les clicoeurs nous avaient déjà aidés pour Odessa. Elle est atteinte de la dysautonomie féline, un dysfonctionnement du système nerveux.
Cela se manifeste par des rots, ses intestins se remplissent d’air et elle fait une détresse respiratoire. Dans les crises, ses tempes bleuissent. Elle a réussi à s’en sortir mais elle reste malade à vie. Après 1 an de tranquillité, sa maladie est réapparue et réapparait encore.
Elle a besoin d’un traitement d’un mois dès qu’elle fait une crise. C’est un médicament pour les humains à dosage animal qui est reconditionné dans une pharmacie à Paris et qui est administré chaque jour par injection. En fin de traitement, une radiographie de contrôle est effectuée. »
Reine
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« Elle était atteinte d’une double malformation thoracique entrainant un rétrécissement de la taille de la cage thoracique. Cette malformation l’aurait conduite à la mort en seulement quelques jours. Mais grâce aux clicoeurs notre Warrior a pu être opérée.
Elle a toujours besoins de soins, elle porte toujours un corset pour sa cage thoracique que nous devons changer régulièrement car il doit être réajusté comme elle grandit. Ce sont les radiographies de contrôle qui permettent d’effectuer cet ajustement.
De plus, elle souffre de temps en temps de problèmes respiratoires. Reine est sous surveillance et nous allons également refaire un électrocardiogramme et échographie cardiaque. »
Alvilda
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« Elle est sortie de fourrière l’été 2020. La pauvre s’est fait tirer dessus. Elle était blessée à l’œil et a dû être énuclée.
Malheureusement, son œil se réinfectait à chaque fois malgré les antibiotiques. Elle a dû être opérée à quatre reprises.
Nous lui avons fait passer un scanner et des prélèvements dans son orbite. Alvilda a une bactérie qui s’est mise dans son œil. C’est une bactérie contagieuse et transmissible à la fois aux animaux et à l’humain, qui est difficilement soignable.
Et pour ne rien arranger, Alvilda est multi résistante aux antibiotiques, mais nous voulons y croire car Alvilda est une guerrière !
Elle a la joie de vivre, de jouer, de manger. Elle ne souffre pas alors nous avons investi pour lui faire un enclos rien qu’à elle que nous avons aménagé, dans lequel elle vit jusqu’à ce que la bactérie disparaisse enfin. »
L’association est située en pleine campagne, les chasseurs y sont nombreux. Les chats sont bien souvent pris au piège dans des collets ou alors ils se font tirer dessus comme ce pauvre Alvida.
« Dans le coin, les habitants sont plutôt hostiles aux animaux. Ils sont rustres et notre action de protection n’est pas toujours comprise. »
Caporal
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Le pauvre Caporal est sorti de fourrière dans un bien triste état…
Il est âgé de 13 ans, est FIV + et souffre d’une pododermatite plasmocytaire importante, une infection qui créée une augmentation du volume des coussinets qui deviennent mous et spongieux.
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Deux mois d’antibiotique et un traitement de cortisone ont été nécessaires en parallèle d’un bain, d’un pansement au miel et d’un bandage quotidien.
« Heureusement, il a guéri mais nous étions à deux doigts de devoir couper ses coussinets. »
Danté
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Lui aussi était en fourrière. Il est FIV +, avec un très gros calicivirus. Sa gorge est énormément touchée avec des masses.
Une biopsie a été effectuée qui a confirmé un fort calicivirus.
« Nous lui avons donné de l’interféron qui stimule les défenses immunitaires mais cela a un cout énorme. Nous en avons eu pour 2 000 euros. Ce protocole de soins a été effectué en sous cutanée mais également en injection dans la gorge.
Malheureusement notre Danté nous a quittés en fin d’année… »
Christmas
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« Nous l’avons appelé ainsi car il est arrivé en urgence le jour du réveillon de Noel suite à l’appel de la fourrière. Si nous ne le prenions pas en charge c’était la piqure finale pour lui, alors je n’ai pas hésité une seule seconde et suis allée le chercher.
Christmas a 6 ans, il est fiv +. Il présente de gros problèmes neurologiques et locomoteurs.
Nous l’avons emmené chez des spécialistes où il a passé un scanner et a dû être opéré en urgence de son oreille droite le 31 décembre.
Il a eu une ablation totale du conduit auditif car il présentait une importante otite ayant fait des dégâts et qui est à l’origine de ses problèmes neurologiques.
Malheureusement, 3 semaines après, c’est son oreille gauche qui n’allait pas et, comme nous l’avions vu au scanner, elle était également touchée mais il était impossible d’opérer les 2 oreilles en même temps.
L’ablation totale de son conduit auditif a également été effectué à son oreille gauche, soit un cout total de 1 700 euros qui n’était pas prévu du tout… Christmas a échappé à l’euthanasie.
Il garde une paralysie faciale créée par l’infection qui partira dans les semaines ou mois à venir. »
Relax
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« Ce chaton était en fourrière. Il a rapidement déclenché une importante infection de la peau. Le pauvre souffrait et ne s’alimentait plus.
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Pour lui, des semaines de soins et de bains. »
Darwin
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Il était en fourrière en même temps que Christmas. Lui aussi est FIV+ et personne ne souhaitait le prendre en charge. Il se grattait souvent les oreilles.
Après auscultation et avis d’un spécialiste, Darwin a les 2 tympans percés, probablement des suites d’otites non soignées.
Lui aussi a besoin d’être opéré pour une ablation totale de son conduit auditifs mais nous n’avons pas les moyens.
Nous ne savons pas comment faire pour payer encore 1 700 euros.
Le compte de l’association est totalement vide… »
Les mauvaises nouvelles s’accumulent…
« Le mois dernier, notre jeune Rumeur âgée de 7 mois, ataxique et sourde, et elle aussi sortie de fourrière, a déclaré une Péritonite Infectieuse Féline (PIF) neurologique…
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Puis ce fut au tour de Caramiel, abandonné chez nous en fin d’année, de déclencher une PIF.
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Puis depuis mi-janvier, notre Himalaya n’est pas en forme.
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Il a été sauvé de la rue y a 2 ans avec une mauvaise fracture de la patte, nous l’avons opéré mais malheureusement sa patte a gangréné et il a dû être amputé. Le sort s’est acharné sur lui car il a ensuite eu un cancer de l’oreille pour laquelle il a dû subir une ablation.
Et là le verdict tombe pour Himalaya, il a la PIF humide, son abdomen se rempli d’acide.
Lors du diagnostic de Rumeur, j’ai décidé de tenter un traitement pour la PIF malgré un cout financier important. Il faut compter en moyenne 1 500 euros par chat pour un traitement de 3 mois.
Ce sont des piqures quotidiennes, à heure fixe, pendant 84 jours précisément. Je ne dispose que de 20 minutes de battement pour l’injection d’un jour sur l’autre et je dois sortir le produit 1 heure avant du frigo.
Nous avons commencé le traitement pour Rumeur et pour Caramel. Pour le moment, nous constatons une nette amélioration de leur état de santé. Alors, quand le verdict est tombé pour Himalaya, et qu’on m’a demandé de choisir, je n’ai pas pu me résigner à en sauver 2 et à tuer le 3e, malgré le coût énorme du traitement. Alors j’ai voulu le tenter sur Himalaya. »
Comme les caisses de l’association sont vides, Emmanuelle nous confie qu’elle a dû souscrire à un emprunt personnel pour financer un mois de traitement pour les 3 chats mais qu’elle ne peut pas faire plus.
Le temps est compté pour eux car il ne reste à Emmanuelle que 10 jours de traitement pour les soigner alors qu’ils ont besoin encore de deux mois de traitement en continu.
« Arrêter leur traitement les condamnerait mais je ne peux plus payer les deux mois suivants…
Si on arrête, le premier mois de traitement n’aura servi à rien. Je vous appelle à l’aide car, sans vous, ils mourront...
Je ne peux pas, je ne le supporterai pas.
Sans vous, nous devrons fermer l'association et nos protégés seront en péril. Certains rejoindraient rapidement le paradis des chats. »
Vous êtes notre dernier espoir de nous en sortir, de nous aider à remonter la pente. »
Les clicoeurs, l’association a plus que jamais besoin de votre aide pour soigner tous ses protégés ! Ils ont besoins de soins et de traitement quotidiens voire des opérations comme Darwin et pour continuer le traitement pour le PIF de Rumeur, Caramiel et Himalaya.
L’amour pour les animaux sera-t-il plus fort que tout ?
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3 800 euros sont nécessaires pour cela.
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Vos dons et appels du cœur aideront l’association à financer les factures vétérinaires et le traitement pour la PIF de Rumeur, Caramiel et Himalaya ainsi que l’opération de Darwin. Mais, surtout, de maintenir l’association ouverte et de sauver tous ses chats !
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