***** Des nouvelles du refuge des oubliés 07 04 21 *****
"Merci encore pour votre aide, grâce à vous, nous allons pouvoir honorer nos factures vétérinaires pour février et mars, et recommencer un peu plus sereinement la vie de l'association avec de nouveaux sauvetages à venir très prochainement je pense !
Le mois de mars a été une nouvelle fois difficile puisque nous avons perdu notre belle Kelly malgré nos efforts pour la sauver.

Nous donnons des nouvelles très régulières à nos parrains-marraines ce qui nous permet d'avoir une relation forte avec eux, malgré cela, tous ont souhaité continuer à parrainer dans notre association.
Leur soutien nous est tellement indispensable.
Côté bonne nouvelle, nous avons eu 4 adoptions ce mois-ci, dont la belle Bianca, c'était inespéré ! Elle qui a passé des années enfermée dans un box sombre dans ses excréments et qui a quasiment perdu la vue. Elle a egalement un mélanome sur la tête..
Connaissant bien le profil habituel des demandes d'adoptions, je m'étais fait une raison pour elle et je ne l'avais même pas proposée.. Et, pourtant, un couple habitant à quelques km est venu visiter le refuge et a complètement craqué pour elle, et la belle à rejoint un copain et vie désormais en semi-liberté dans 40 hectares !"


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45 animaux : 32 équidés, 6 chèvres dont 4 chevreaux, 2 oies et des chats.
C’est le nombre de protégés au Refuge des Oubliés.
40 000 euros, ce sont les frais nécessaires pour prendre soin d’eux chaque année.
Cynthia, sa présidente, nous a lancé un appel de détresse fin 2020, en pleine macabre série de mutilations des équidés, en plein COVID.
2020, une année tellement difficile… « Je suis fatiguée. Fatiguée des nuits que je passe à la fenêtre, les volets ouverts à l'écoute du moindre bruit qui pourrait être suspect. Nous avons fermé tous les prés en bord de route et nous avons parqué tous nos protégés. Impossible de rentrer tout le monde en box.
Chaque matin, la peur au ventre, je vais compter les équidés, les 32 , un par un...
Cela me terrifie toutes ces vies arrachées avec tant de monstruosité et de lâcheté. Et nous avons tous la même question : pourquoi ? Pour qui ? Des rituels sectaires, un défi, des actes de vengeance ou ceux d'un psychopathe ?
Il y a eu plusieurs cas de mutilations dans un rayon très proche du Refuge, dont une à 7 kilomètres du refuge, c'était la jument d'un club d'attelage. Elle avait 11 ans. Comme pour les autres, ils lui ont coupé une oreille et les parties génitales. Encore une fois, je suis horrifiée par ces actes inqualifiables.
Une chose est sûre personne n'est à l'abri ! Que ce soit les particuliers, propriétaire de chevaux, ou les professionnels.
Je décide alors de ne plus rien publier sur les réseaux, ni sur Internet, je refuse les articles dans les journaux, je ne mets plus un seul dépliant du Refuge, nulle part.
Nous ne savons pas comment ces monstres choisissent leurs victimes, et pour l'instant, en plus de tout ce que nous avons mis en place, c'est la seule façon que nous avons trouvé pour les protéger. » La crainte, la peur, l’insécurité vient clore l’année 2020.
L’association existe depuis 7 ans. Auparavant située dans le sud-ouest, elle est maintenant implantée en Bretagne, depuis 1 an et demi. Alors comment se faire connaître dans le secteur, sans aucune communication ?
D’autant plus que l’arrivée de Cynthia et de son refuge n’a pas été perçue d’un bon œil, dans la région...
« Nous étions et sommes encore parfois perçus comme la bête noire dans cette région d’élevage, de chasse et qui comptabilise de nombreux abattoirs. Ici, beaucoup de gens de la région travaillent dans les élevages et les abattoirs. »
Mais ici, comparé au sud-ouest, l’association dispose de 20 hectares de terre supplémentaires pour le même prix.
Aujourd’hui, les 45 animaux s’épanouissent sur 30 hectares de terre.
Et le COVID…
« Cela a stoppé toutes les manifestations et les possibilités de promouvoir notre association. Les retombées sont évidentes, nous n'avons plus aucune demande d'adoption, peu de bénévolat, et les dons se font rares tandis que les factures alimentaires et vétérinaires, elles continuent. »
Fin 2020, le compte de l’association n’avait pas la provision suffisante pour la moitié des factures à régler.
15 000 euros c’est ce que rapporte la dizaine d’événements organisés par l’association pour collecter des fonds.
Habituellement, l’association organise 4 à 5 lotos par an qui réunissent à chaque fois 300 à 400 personnes, 3 à 4 vide-greniers, des brocantes, la vente de muguet le 1er mai et est présente sur des stands lors de salons.
L’association peut compter sur ses fidèles adhérents, ses parrains et marraines, et sur les fonds accordés chaque année par la fondation 30 millions d’Amis.
Mais, en 2020, avec l’annulation des manifestations, les 15 000 euros collectés habituellement ne sont pas rentrés dans les caisses de l’association.
Le seront-ils en 2021 ? Pour l’instant, la tendance n’est pas positive.
Les fonds de la fondation et des adhésions ne suffisent malheureusement pas à financer les 40 000 euros annuels.
« Je ne sais pas comment nous pourrons nous en sortir si vous ne nous venez pas en aide. Je suis épuisée de sans cesse devoir trouver des solutions dans une année si dure où rien n'est envisageable. »
Cynthia nous parle de ce qui l’a animé et qui l’anime toujours malgré ces difficultés.
« J’ai appris toute petite que le cheval se mangeait… Je me suis dit que, quand je serai grande, je les recueillerai.
Au tout début, je pensais que l’abattoir était la pire chose qu’il pouvait leur arriver.
Mais après, j’ai découvert des situations terribles.
Mon premier sauvetage est un troupeau de 8 chevaux abandonnés dans un champ par un propriétaire parti vivre à l’étranger. En arrivant sur place, 3 d’entre eux sont morts, 3 autres était en train de mourir. »
Cynthia se rend alors compte qu’il y a beaucoup d’équidés, à l’abri des regards, en train de mourir abandonnés ou négligés, faute de nourriture, d’eau et de soins.
« Je reçois un appel chaque jour pour me signaler un équidé abandonné. »
Depuis elle a choisi de mener son combat pour eux. Pour ces oubliés. Elle donnera d’ailleurs ce nom au refuge.
Elle recueille ceux abandonnés, livrés à eux-mêmes. Ceux qui demandent beaucoup de soins et de traitements, parfois à vie, une alimentation spécifique, des opérations...
D’où des frais annuels conséquents.
« De nombreuses personnes idéalisent notre activité. Quand ils viennent nous voir, ils voient des chevaux libres dans les pâtures, l’herbe est verte. Mais derrière c’est une autre réalité. C’est difficile, humainement et financièrement. »
Comme elle tient à le rappeler, l’association n’est pas un loisir pour elle.
« C’est notre combat à nous, notre cause même si ce n’est qu’une petite goutte. Parfois on a l’impression de ne servir à rien tellement il y a d’équidés en détresse, partout. » Elle mène une vie de sacrifice par conviction. Moins de temps accordé à ses enfants, jamais de vacances, entre autres.
Oui parce qu’à côté de l’association, Cynthia est maman et horticultrice.
Elle gère l’association avec son mari.
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Qu'a-t-elle vécu pour se retrouver dans cet état-là ? Elle seule en a le lourd secret.
Rapidement, je cherche à retracer son histoire et je suis effondrée en ouvrant son carnet de santé et en comptant le nombre de saillies qu'elle a subies. »
Horinca est née d'un crack, le favori d’une écurie de chevaux de course. Elle a eu, elle aussi, une carrière de courses, puis à 5 ans, elle est devenue poulinière.
Elle a eu son premier poulain puis l'année suivante, le deuxième, encore un autre l'année d'après et c'est en tout 19 saillies qu'elle a dû subir pour sa rentabilité.
C'est ainsi qu'elle a donné naissance à 19 poulains pour le plus grand plaisir de ses propriétaires. Horinca appartenait à plusieurs entreprises dont chacun en détenait des parts.
Aujourd'hui, elle a 25 ans, elle est déformée, cachectique, boiteuse et souffre d'arthrose...
« Elle semble apprécier mes caresses, je dirai même les découvrir. Elle est très attachante.
Au quotidien, elle a besoin de traitements, elle découvre les soupes de granulés qui lui permettent de se réalimenter et le bonheur d'une caresse tout simplement. Je suis heureuse qu'elle soit avec nous, elle mérite une belle retraite, sa vie à autant d'importance que toutes les autres vies ! »
Quenoa
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« Il y a quelques jours, les membres du refuge se sont cotisés pour racheter Dartagnan, 28 ans, qui a passé la majorité de sa vie, enchaîné, à tourner en rond dans un manège à poney.
Il est maigre, son bilan sanguin n'est pas très bon, il a beaucoup de carences.
Il est sous traitement. Mardi nous lui avons fait un autre bilan sanguin pour voir l’évolution. Nous attendons les résultats.
Comme je le redoutais, les dents qui lui restent, sont très abîmées, cassées.
Il a besoin de foin en copeau car il est incapable de manger du foin autrement. Je pense qu’à 28 ans il a donné tout ce qu’il a pu, sa gentillesse, sa santé, la privation de liberté.
Encore un de plus qui n’a jamais été considéré, il a été traité comme un simple objet toute sa vie.
Nous ferons tout pour lui offrir les soins, l’attention et l’amour dont il a dû tellement manquer !
L’abolition des manèges à poneys il y a quelques jours, est une victoire. Il était temps ! »
Simba
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