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« Trois mois avec sursis pour un habitant de Junas dans le Gard. »
France Bleu
« Jugé pour maltraitance animale, un habitant de Junas (Gard) a été condamné ce lundi à trois mois de prison avec sursis. »
France Bleu
« Il comparaissait ce lundi devant le tribunal de Nîmes pour sévices graves ou acte de cruauté envers des animaux domestiques ayant entrainé la mort. »
France 3
« Poules, chèvres, brebis, ânons maltraités dans le Gard : 5 ans d'interdiction de posséder des animaux pour Pierre »
Midi Libre
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Voici les Unes de la presse que l’on pouvait voir le 12 septembre dernier dans la région de Nîmes.
Des Unes qui parlent d’elles-mêmes.
Voici encore une sordide affaire de maltraitance animale, sur laquelle est mobilisée l’association Les Chevaux de l’Eden.
Pour comprendre cette histoire, il faut remonter au mois de juin dernier.
« Plusieurs associations de protection animale ont procédé à une saisie sur un terrain proche de la voie verte à Junas, dans le Gard. Le propriétaire du terrain a été brièvement placé en garde à vue. Il est sous le coup d'une plainte de la SPA de Nîmes pour actes de cruauté. C'est la justice qui décidera des éventuelles poursuites à son encontre. Sur ce terrain en friche, près d'une centaine d'animaux, chevaux, ânes, moutons et volailles dans un état pitoyable.
La SPA de Nîmes a porté plainte pour acte de cruauté. Cela faisait plusieurs années qu'elle avait le propriétaire du champ dans le collimateur. Des cadavres partout, dans les poubelles. Pas d'eau, pas de nourriture. Cette fois enfin, ça aboutit. »
L’association Les Chevaux de L’Eden, a participé à la saisie le 9 juin 2022 dans le Gard.
« Nous avons été appelés par la SPA qui nous a demandé de l’aide. » raconte Laura, sa présidente.
Une grande équipe pour une situation d’ampleur
« Au total, nous étions six équipes ! »
Il y avait le vétérinaire, la SPA, une ferme, la Légion étrangère, et deux associations dont les Chevaux de l’Eden.
Ils ont agi durant la garde à vue du prévenu, pour leur sécurité et celle des animaux.
La gendarmerie en effectif dissuasif, les assistait.
« Personnellement c’est la première fois que j'assistais à une saisie avec un tel dispositif...
Habituellement, nous sommes accompagnés de seulement deux gendarmes. Là il y avait plusieurs équipages car l’entourage du prévenu représente une menace. »
À notre arrivée, une odeur pestilentielle, un lieu de vie indigne, des clôtures rouillées fermées avec un bric-à-brac de ficelles à ballot, des palettes avec barbelés rouillés, des tiges de fer qui dépassent un peu de partout dans l’enclos, un abri peut-être cassé par les intempéries...
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Des volailles parquées dans une petite volière avec, pour seule eau, une mixture croupie et remplie de fientes...
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Dans le parc principal, des cabris, des chèvres, des moutons qui ont l’air souffrant, des animaux boiteux, des femelles gestantes, et non tondues... Tout ça sous une chaleur écrasante.
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Au milieu de ce même parc, un mouton mort au sol.
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Un chien de type Patou en état de décomposition...
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Quelques mois plutôt, cette malheureuse Patou, que vous voyez ci-dessous, avait était constatée blessée.
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Un terrain jonché de poutres, matériaux en tout styles et inadaptés, clôtures dangereuses, clous qui dépassent, pouvant blesser des animaux...
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Deux cochons...
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Un peu plus loin, deux ânes et une jument…
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Au total, l’association les Chevaux de l’Eden doit prendre en charge 45 ovins et caprins, l’ânesse, l’ânon et la jument.
Les ânes étaient sauvages, ils ne se laissaient pas manipuler, seule la jument était coopérative.
Elle est borgne, mais elle est dans un état visible satisfaisant.
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Les ânes avaient le poil piqué, rêche et terne, ce qui est typique des animaux parasités.
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Leurs pieds manquent d'entretien mais, au vu de l'état général des autres animaux, on ne s'arrêtera pas là-dessus...
Des grosseurs sont visibles sur la verge, sur les cuisses de l’ânon, qui est complètement sauvage et non licolé.
« Il nous a fallu beaucoup de temps pour lui passer un licol, et ce n’est pas notre partenaire de la Légion Etrangère qui dira le contraire, il a fallu ruser pour embarquer l'ânesse et l'ânon. D'ailleurs un gros MERCI à la Légion étrangère de nous avoir soutenus sur ce sauvetage dans le cadre de leur mission d'assistance aux populations. »
« Sur la demande de la vétérinaire, nous avons tout d’abord, tous ensemble, rassemblé les brebis, béliers, chèvres et bouc dans un abris de fortune. »
Une dame travaillant dans la ferme a commencé la tonte des moutons qui souffraient le plus de la chaleur. Ils respiraient de façon rapide et haletante.
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Bien évidemment, tous n’étaient pas en règle, très peu sont bagués... Leurs prophylaxies ne sont pas à jour.
Un troupeau à caractère professionnel, de plus de 30 individus doit faire une prophylaxie, c’est-à-dire un test sanguin pour détecter la brucellose, une sorte de grippe.
« Ici, nous nous sommes retrouvés avec un troupeau de 45 ovins et caprins, donc un troupeau professionnel, une ânesse parasitée, un ânon à domestiquer et à soigner ainsi que la jument à notre charge. »
Durant l'intervention, des personnes – visiblement des connaissances du propriétaire - sont venues exercer des pressions sur l’équipe de sauvetage.
« Cet évènement m'a poussée à transporter les animaux vers des structures hors département pour garantir leur sécurité.
J'ai pris conscience à ce moment précis de la raison du dispositif, qui n’a d’ailleurs pas dissuadé un individu de se comporter ainsi... Je me demande ce qu’il se serait passé en l'absence d’encadrement...
J'ai donc demandé à la hâte une autorisation de déport du troupeau auprès des services de la préfecture qui furent particulièrement réactifs et on les en remercie.
On a dû faire partir les bêtes loin, car l’entourage du monsieur qui a été condamné étaient hostile et il y avait un risque pour les animaux et pour les détenteurs. »
Aujourd’hui, ils vivent loin de toute cette agitation
Mais les pauvres reviennent bien de loin...
Laura n’a pas la possibilité de les accueillir dans son refuge pour des raisons de sécurité. Les moutons ont donc été accueillis sur le terrain d’un éleveur qui pratique l’éco-pâturage. Ce dernier témoigne, lorsqu’il est venu les chercher :
« Le jour de la saisie, j'ai constaté l’état très médiocre du troupeau dans le parc qui était dépourvu de végétation. Le terrain était en friche, les animaux étaient parmi divers déchets, ils dormaient dans des clapiers à lapin. Les animaux étaient tous très affamés, assoiffés et apeurés d'où la difficulté que nous avons rencontrée à les attraper. Le troupeau était dans un état sanitaire très médiocre voir catastrophique. »
Lors de leur arrivée dans leur nouvelle pâture, les brebis, les chèvres, les boucs et les moutons se sont jetés sur l’herbe, ils étaient affamés et assoiffés.
« Ils ont besoin de soins, et d’une alimentation nécessaire à leurs carences. Car nous avons découvert d’importants abcès sur une grande quantité d’animaux pour ne pas dire quasiment tous... »
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« Nous avons également découvert de la lactima, une maladie contagieuse qui fait comme des boutons de fièvres et qui se loge principalement sur les muqueuses buccales, les lèvres et les pies. Des boutons qui résultent de fortes carences alimentaires. »
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Ils ont besoin d’un traitement antibiotique à appliquer sur le museau, pour les soigner.
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Laura : « Ce berger accepte de suivre et soigner le troupeau sans indemnisation, cependant les frais de remise en état et les soins sont à notre charge. »
« Promise », la jument borgne
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La jument surnommée Promise a été identifiée à sa naissance en 2004, elle est en bonne santé, hormis son problème à œil.
Là encore, Laura a dû trouver une solution de placement éloignée pour elle, pour des raisons de sécurité. Elle a été recueillie dans une ferme.
Des soins pour ses sabots très abimés sont nécessaires.
L’ânon Gugus et l’ânesse Noisette
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Sous la responsabilité de l’association Les Chevaux de l’Eden, ils ont été accueillis dans un refuge partenaire, qui a procédé à leur domestication : apprendre à être harnachés, marcher en main et donner les pieds.
Le pauvre ânon souffre de sarcomes importants, des tumeurs malignes, sur le fourreau qui nécessitent une chirurgie.
« Nous avons dû attendre la fin des grosses chaleurs pour l’opérer. Nous avons envisagé une ablation partielle de la verge pour le retirer les sarcoïdes.
La situation était très complexe pour ce petit ânon de 18 mois...
Malheureusement, quelques jours après l’opération, l’ânon a fait une crise. Ces sarcomes le faisaient beaucoup souffrir, il se mutilait tentant de les arracher lui-même.
Ce que nous redoutions était à notre porte, une décision devait être prise pour ce petit bout de chou....
Nous nous sommes concertés avec l’équipe de soins et en accord à l’unanimité, dans son intérêt, nous l’avons accompagné dans son dernier voyage.
Nous avons fait le maximum, mais il était trop atteint. »
L’ânesse a quant à elle été adoptée par une famille dans le Sud de la France.
Les cochons sont agressifs : ils ont été élevés à la chair, à la viande, ils attrapaient des cadavres de chats et des poules vivantes. Ils ont été adoptés par une famille il y a quelques jours.
Les chiens, les chats et les poules ont été récupérés pas la SPA de Nîmes.
Après le sauvetage des animaux, l’histoire continue...
« Ces évènements particulièrement tristes mêlés à tout ce qu’on a pu vivre depuis le retrait de ces animaux nous ont poussé à nous constituer partie civile.
Nos partenaires acceptent de mettre en attente nos factures pour nous aider sur ce dossier, pour nous laisser une chance et que l’action aboutisse. »
Au tribunal, le mise en cause s’est expliqué, mais n’a pas convaincu le magistrat.
Le magistrat a statué sur 3 mois de prison avec sursis, une interdiction de détention de 5 ans et l’indemnisation des associations partie civile.
« Nous aurions souhaité plus mais cela est déjà une victoire en soit. La maltraitance animale a du mal à se faire entendre habituellement dans un tribunal. »
Le mise en cause, va devoir verser de l’argent aux associations, dont l’association de Laura, Les Chevaux de L’Eden.
Mais...
« Le mise en cause refuse de nous payer, et il n’est pas solvable, donc il n’a pas d’obligation de payer...
Nous allons devoir faire appel à un huissier de justice, pour qu’il reconnaisse cet homme non solvable et qu’il trouve une solution. Et nous allons encore devoir payer des frais de justice.
Et de toute façon, la somme qui nous ait théoriquement due ne couvrira pas toutes les dépenses nécessaires pour ce sauvetage et la prise en charge des rescapés.
Aujourd’hui, ces lourdes factures mettent une lourde épée de Damoclès sur notre tête…
Ils compromettant l’avenir le devenir de notre refuge…
Nous avons besoin d’aide pour les frais alimentaires et vétérinaires principalement qui sont en attente pour la prise en charge du troupeau de 45 ovins et caprins, de l’ânesse, de l’ânon et de la jument. »
L’association craint la fin de l’année... Si elle ne parvient pas à payer les factures en attente, l’avenir de l’association sera compromis...
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4 000 euros sont nécessaires pour cela.
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Vos dons et appels du cœur aideront l’association à payer les lourdes factures vétérinaires, nécessaires au sauvetage des 48 animaux pris en charge par l’association. Et de financer les complétements alimentaires et le foin pour nourrir et remettre sur pieds les pauvres bêtes.
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AnimauxMerci pour ces 48 animaux !
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