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« Nous sommes confrontés à un problème urgent. Nous devons sauver le refuge. Nous avons d’importantes dettes vétérinaires. Nous avons la corde au cou et nous ne pouvons plus assumer tous les frais. » nous dit Kelly, vice-présidente du refuge Molosses Land, avec une grande inquiétude.
Des difficultés financières qui empirent avec la situation sanitaire liée au COVID-19. Plus de dons, plus de rentrée d’argent. Cet établissement, reconnu et de référence dans la région des Pays de la Loire, court à la catastrophe.
« Je ne sais pas si nous réussirons à passer cette période. »
Un refuge de référence…
« Tout se passe par l’amour et non par la force. » c’est la belle philosophie de Patrice, président du refuge Molosses Land. Situé à Longnes, dans le département de la Sarthe, ce refuge est spécialisé dans les chiens « dits dangereux » de catégorie 1 et 2. C’est la seule structure existante pour ce type de chiens dans toute la région.
Depuis 2013, avec son épouse Régine, et Kelly, éthologue et comportementaliste canin, ils viennent en aide aux chiens et chats abandonnés ou maltraités en leur offrant une seconde chance.
Au total, 50 chiens et une vingtaine de chats vivent au refuge.
« Nous avons pour but d’aider les molosses et les autres animaux en détresse, donner des conseils pour la bonne condition de vie et détention des animaux et fournir occasionnellement de l’aide alimentaire.
Nous œuvrons à les soigner, les stériliser, les protéger, les resocialiser et ainsi les réintégrer dans une nouvelle famille en les proposant à l’adoption. »
L’association a passé des conventions avec 45 communes. « Nous recueillons les animaux trouvés, abandonnés ou en fourrière, notamment celle du Mans. » L’association vérifie s’ils sont identifiés, vaccinés, et analyse leur comportement.
Chaque année, ce sont des centaines de chiens qui sortent de fourrière grâce à Molosses Land. « Au-delà du délai légal, si les chiens ne sont ni identifiés ni réclamés, ils sont proposés à l’adoption. »
L’association mène également des enquêtes suite à des dénonciations de maltraitances. Elle peut aviser toute autorité compétente dans le cas de mauvais traitements avérés.
Elle œuvre aussi aux côtés des forces de l’ordre. Elle est mandatée lors de cas de maltraitances, de reproduction illégale, de réquisition, de chiens non déclarés et de saisie.
Dans ces situations, les animaux sont bien souvent euthanasiés mais grâce à Molosses Land, ils échappent à une mort certaine.
… reconnu pour la sociabilisation des chiens à problèmes
Le refuge est réputé pour la prise en charge des chiens ayant des problèmes de comportements. Bien souvent des chiens agressifs avec les humains ou les congénères. Des associations et refuges leur envoient des chiens qu’ils n’arrivent pas à gérer.
Patrice et Kelly sont psychologues-comportementalistes et exercent depuis plusieurs années en tant que comportementaliste spécialiste de la résolution des problèmes de cohabitation entre la famille et son animal.
« De nombreux chiens qui arrivent au refuge ont connu de la négligence, de la maltraitance ou n’ont reçu aucune éducation, aucun cadre. Cela constitue un risque de les placer en famille. Ils ne sont pas stables. Cela est d’autant plus compliqué pour ceux maltraités. C’est pourquoi un placement en famille d’accueil est inenvisageable. »
Patrice s’est d’abord entraîné avec des loups pour apprendre à sociabiliser les chiens dangereux.
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« Nous travaillons sur la communication entre le maître et le chien. Un chien ne mord jamais sans raison. Il y a un déclencheur, si on le trouve, le problème est réglé. »
En fonction des situations et des cas, le travail peut prendre plusieurs mois, voire, pour certains, des années. « Chaque chien a son propre rythme et nous le respectons. C’est un travail de patience et de confiance. »
Ils interviennent également à domicile pour analyser la situation, aider les maîtres à comprendre les comportements dérangeants de leur animal et mettre en place les changements nécessaires pour rétablir une cohabitation harmonieuse.
« Si vous avez un chien agressif et que vous arrivez à le canaliser cela fait chaud au cœur. Il peut être enfin apte à une vie de famille et trouver son cocon pour la vie ».
Lutter contre la discrimination canine, la maltraitance et les euthanasies de convenance
Ce sont les trois priorités du Refuge Molosses Land.
Ces chiens de catégorie, dits « dangereux », souffrent d’une mauvaise réputation et de nombreux préjugés.
Par ailleurs, la loi n’arrange rien à leur situation. Les contraintes sont nombreuses pour ce type de chiens. Leur détention oblige l’obtention d’un certificat de capacité, la réalisation d’un stage, le port d’une muselière et l’interdiction des lieux publics.
Chiens dangereux par nature ou maîtres irresponsables ?
Les amis des animaux ont la réponse !
« Bon nombre de ceux qui arrivent au refuge sont adoptés par des personnes non méritantes. C’est le maitre qui, à cause d’une mauvaise ou d’une absence d’éducation ou par de la maltraitance, occasionne des comportements inappropriés. »
Mais cette mauvaise réputation s’étend au-delà. Certains vétérinaires n’apprécient pas ce type de chiens.
« Une personne est arrivée au refuge en nous racontant que son vétérinaire l’a incitée à euthanasier son chien alors qu’il était encore jeune et en bonne santé. Heureusement, elle ne l’a pas écouté. »
Bien qu’interdites, ces demandes d’euthanasie par convenance sont courantes. Elles émanent parfois du propriétaire même.
Leur justification ? Le comportement de l’animal ! Sauf si le chien a une tare génétique, la cause est toujours un problème d’éducation qui peut être corrigé par un accompagnement et une prise en charge du chien et…du maître.
Et c’est là qu’interviennent Patrice et Kelly ! Grâce à leur travail et à leur investissement, ils ont permis à des centaines de chiens d’éviter l’euthanasie, de retrouver un bien-être, la confiance en l’humain et une famille aimante.
Entre une loi contraignante et une mauvaise réputation, ce type de chiens fait souvent l’objet d’abandons et rares sont les personnes qui veulent d’eux pour une adoption.
Patrice intervient donc partout en France pour secourir ceux que personne n’intéresse, leur offrir une seconde vie bien plus heureuse et sereine.
L’accueil de chiens des personnes en difficultés
L’association accueille régulièrement, en convention avec l'association de l'Alliance Sociale Animale, des chiens de personnes en difficulté (incarcérée, hospitalisée, expulsée, en cure ou en foyer d'hébergement provisoire)dans le cadre d'une pension ou d’un placement social. Elle est confrontée à une importante misère humaine impactant l’animal.
De l’amour et une seconde chance pour ces chiens au parcours difficile. Voilà ce qu’offre ce remarquable refuge.
Entre abandons et maltraitances…un refuge saturé
« Malgré les 300 adoptions par an, c’est peu par rapport à notre capacité d’accueil et à toutes les demandes de prise en charge que nous refusons. »
La plupart ont été abandonnés. « Parfois, c’est un abandon direct des propriétaires car ils sont dépassés par le comportement de leur chien ou parce qu’ils ne peuvent pas le garder. Tout type de raisons est avancé : situation financière, l’arrivée d’un bébé… »
Pour les chats, ils sont bien souvent récupérés errants par des personnes qui les emmènent au refuge parfois sortis de fourrière. Tous doivent être stérilisés, vaccinés. Ce qui représente un coût important pour l’association.
Mystic a 4 ans. Il a été récupéré d’une fourrière juste avant d’être euthanasié.
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Ruby a 2 ans. Cette magnifique chatte a été trouvée errante.
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Certains ont un lourd passé. Ils ont connu l’errance, la maltraitance, la maladie engendrant des frais financiers importants pour les soigner. « Nos dettes vétérinaires sont énormes. »
C’est le cas de :
Rex. Il s’attache à 2 ou 3 personnes mais pas plus. Il mord les autres personnes.
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Magnum. Il est arrivé au refuge suite à une saisie. Il était maltraité, n’était pas nourri. Il avait des marques partout sur le corps et était squelettique.
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Murphy. Le pauvre a reçu un coup de couteau au niveau de la patte arrière et a perdu une partie de ses connexions nerveuses. Six mois de soins ont été nécessaires pour qu’il retrouve sa mobilité.
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Patrice et Kelly ont pu remettre sur pattes Murphy et Magnum et leur trouver une famille. Désormais ils mènent une vie heureuse !
Mais tous n’ont pas cette chance…
Des chiens au passé sombre qui n’intéressent personne
Lyser, Brown, Lodgo, et Max attendent une famille depuis plusieurs mois ou plusieurs années. Comme d’autres... Personne n’a encore voulu d’eux…bien qu’ils soient désormais aptes à une vie de famille grâce au travail de Patrice et Kelly.
Lyser a 5 ans. Il a été abandonné car ses propriétaires n’arrivaient pas à le gérer. Il crée un hyper attachement envers une seule personne. Il est au refuge depuis 4 ans.
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Brown a 1 an. Il est arrivé au refuge suite à une saisie pour détention illégale. Il se montrait agressif dans des situations stressantes comme chez le vétérinaire. Sinon c'est un amour.
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Chipie a 10 mois, c’est un croisé bouledogue issu d’un sauvetages de Guadeloupe. « Comme on peut le voir sur la photo, elle est très peureuse et ne fais pas facilement confiance au point de mordre par peur. »
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Lodgo est un bouledogue américain de 5 ans. Il est arrivé au refuge pour des problèmes d’agressivité. Il ne supportait pas les odeurs de produits de soins comme les désinfectants et pouvait mordre par peur de ces produits. Il est au refuge depuis 2017.
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Max a 1 an et demi. Il a été abandonné car ses propriétaires n’arrivaient pas à le gérer. Il était rancunier et se focalisait souvent sur des personnes qu'il ne laissait pas s'approcher. Il pouvait en devenir agressif. Il est au refuge depuis un an.
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Qu’ont-ils tous vécu pour avoir ce type de comportement ou de peur ?
20 chiens au refuge jusqu’à la fin de leur vie
Sur les 50 chiens, il y a aussi ceux qui ne peuvent pas être adoptés en raison de leur comportement. Ils sont 20.
« Ce sont des chiens qui ont leur habitude au refuge et qui le vivent très bien. Placés dans un autre contexte - familial entre autres - ils évoluent mal. Nous préférons donc leur laisser la possibilité de vivre parmi nous au refuge. »
Parmi eux, il y a :
Jade, une femelle berger d’Anatolie au refuge depuis 5 ans. « Elle vient d’une autre association qui n’arrivait pas à la gérer. Elle ne tolère personne sauf Patrice. Il n’y a qu’avec lui que cela se passe bien. »
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Pepette, un croisé terrier au refuge depuis 6 ans. Pepette a été placée deux fois avant d’arriver à Molosses Land. « Les deux fois se sont mal passées. La vie de famille ne lui convient pas. Elle n’aime pas le changement. Elle est habituée au rythme de vie au refuge. »
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Inzo est un American Staffordshire au refuge depuis 3 ans. Ses propriétaires ne pouvaient plus le garder. Inzo a un très fort caractère ne le rendant pas adoptable.
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Jirah est un berger d’Anatolie au refuge depuis 3 ans. Elle vient d’une autre association qui ne pouvait pas la garder car elle était trop agressive. En venant à Molosses Land, elle a évité l’euthanasie.
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Hercule est au refuge depuis 6 ans. Il est très agressif. Les promenades sont très compliquées. « Il n’est pas prêt pour une vie en famille. Le travail avec lui n’est pas terminé. »
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L’association a donc ces 20 chiens à charge en permanence probablement jusqu’à la fin de leur vie. Et tous les autres qui passent par le refuge chaque année.
« Il faut bien s'occuper de tous ces loulous, nourrir les 50 chiens, les 20 chats, payer les frais vétérinaires. Les dettes sont si importantes que nous nous confronteront bientôt à des refus de soins. Nous avons également deux salariés. »
La situation sanitaire n’arrange rien… et plonge chaque jour un peu plus l’association dans une grande précarité financière.
« Sans aide, nous ne sommes pas certains d’arriver à passer cette période sachant que ce sont les adoptions et dons qui nous font vivre. »
Ce refuge mérite tout notre respect pour son travail remarquable.
Nous devons absolument l’aider !
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3 800 euros sont nécessaires.
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Vos dons et appels du cœur permettront d’aider l’association à financer leur dettes vétérinaires et à continuer leurs actions de sauvetage.
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Leur refuge ne doit surtout pas fermer.
Nous devons empêcher cela !
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AnimauxMerci pour les 70 chiens de Molosses Land !
