|
« C'est avec tristesse que nous vous écrivons pour sauver nos animaux. Après 4 années d’existence, aujourd'hui, toute l'équipe est épuisée, nous ne savons plus quoi faire et c'est la première fois que nous arrivons à une telle situation catastrophique » raconte Yasmine, bénévole à l’association Molosses Ultime Chance.
« Nous sommes pris à la gorge. Si l'association ferme, vu l’état des animaux, je connais leur triste sort, c'est le ciel qu’ils rejoindront, oh ça non par pitié pas ça, j'en fais des cauchemars.
Jamais nous n’avions connu cela. La crise sanitaire liée au COVID-19 a mis en péril notre association. Depuis mars 2020, tous les évènements qui permettaient de nous apporter de l'argent ont été annulés.
En septembre, nous avons pu participer à un salon qui nous a aidés un peu et à deux collectes à la rentrée, mais ce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan. Quelques centaines d’euros collectés, c’est loin d’être suffisant par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.
Nous avons essayé tant bien que mal, nous avons mis de notre argent personnel mais la crise est là et bien là, nous sommes épuisés et usés.
Les membres sont peu nombreux et certains ont perdu leur travail.
C’est mon cas. En conséquence, le week-end, je travaille dans les champs pour la cueillette et l’argent gagné, je le donne pour les animaux mais ce n'est pas suffisant.
Nous n'arrivons plus à subvenir aux besoins vétérinaires, aux frais de pension, aux frais alimentaires pour nos animaux et aux besoins particuliers.
La passion, la hargne et l'envie ont laissé place à l'usure, à la fatigue. Dans cette situation comment ne pas baisser les bras ? »
A ses débuts, l’association située dans le Pas-de-Calais, avait pour vocation de venir en aide aux chiens de catégorie pour leur sauvetage, leur prise en charge, leur placement ainsi que l’aide et le conseil aux propriétaires sur leur droit et sur le respect de l'application des lois. Parmi les membres, trois sont éducateurs canins.
« Dans la région, la reproduction des molosses est courante car des combats de chiens sont encore organisés même s’ils sont interdits.
Et, la misère animale et humaine y est très présente. » nous explique Yasmine.
Des cas de maltraitances sont malheureusement trop fréquents ici.
Comme Kaiser.
|
 |
|
« Notre volonté et notre acharnement n’ont malheureusement pas été suffisants. Kaiser vivait chez des personnes qui l’ont laissé et ne se sont pas occupé de lui. Lorsque le voisinage nous a alertés, il était trop atteint, ses reins ont lâché.
Kaiser n’est pas parti seul, nous l’avons accompagné pour son dernier voyage chez le vétérinaire.
Après une plainte déposée, nous sommes toujours dans l’attente d’un jugement qui a été reporté en raison de la situation sanitaire.
En mémoire de Kaiser, nous nous battrons pour que justice soit rendue.
Nous ne t’oublierons jamais Kaiser. »
De fil en aiguille, face à toute cette misère, l’association a étendu ses sauvetages et secoure désormais tout type de chiens et même des chats.
« Nous avons d’ailleurs plus de chats que de chiens à la charge de l’association. »
A ce jour, elle compte 70 animaux : 40 chats et 30 chiens. En parallèle, elle nourrit et soigne une centaine de chats errants sur deux sites.
Les chiens sont placés majoritairement en pension. Les autres, en famille d’accueil. Et les chats vivent dans une « chatterie-infirmerie » chez le président.
Les animaux recueillis sont soignés, remis en état physique et psychologique avant d’être proposés à l’adoption.
Si les abandons sont malheureusement monnaie courante, nombre d’entre eux ont été exploités.
Comme :
Vanille, 8 ans
|
 |
|
Elle servait de « machine à chiots et à argent ».
« Cette pauvre misère nous a été signalée par l’infirmière qui venait faire des soins. Elle est tombée sur elle par le plus grand des hasards, dans une cabane, dans le jardin, attachée et vivant dans ses excréments.
Affamée, d’une maigreur avancée et recroquevillée sur elle-même, elle peinait à tenir sur ses 4 pattes.
Après négociations, nous avons pu enfin la sortir de cet enfer.
Vanille est placée en famille d’accueil longue durée car elle a besoin de soins pour son arthrose et d’une alimentation adaptée. »
Gaya, 5 ans
|
 |
|
« Au regard de ses cicatrices, Gaya a probablement servi comme appât pour l’entraînement de chiens pour des combats.
Elle est tellement gentille et douce.
Elle fait beaucoup de peine, son corps est meurtri, abimé. Elle est craintive au moindre geste brusque. Elle nécessite une attention particulière.
Gaya est actuellement en pension, elle a besoin de prendre confiance en l’humain, encore un petit chemin pour elle avant d’être prête pour une nouvelle vie en laissant son triste passé derrière elle.
Elle a besoin de soins pour son problème de peau et d’une alimentation spéciale. »
Laïka, 5 ans
|
 |
|
Elle aussi était exploitée. Elle ne servait qu’à la reproduction puis a été abandonnée.
« Elle est actuellement en pension et a besoin d’être stérilisée pour pouvoir être adoptée. »
Tous sont arrivés à l’association suite à des signalements par des particuliers, ou des vétérinaires, soit trouvés par des bénévoles ou sortis de fourrière.
« Nous avons sorti certains d’entre eux juste avant qu’ils soient euthanasiés. » C’est par exemple, le cas de :
Heidi, 4 ans
|
 |
|
Heidi a été trouvée dans un carton fermé déposé à la fourrière. Avec elle, ses deux chatons.
« La petite famille était très mal en point : déshydratation sévère, coryza et dénutris. Nous nous sommes battus jusqu’au bout pour les maintenir en vie. Malheureusement, les 2 chatons n’ont pas survécu. Heidi eut la chance d’être adoptée. »
Et Levis, 4 ans
|
 |
|
Levis n’a pas compris ce qu’il lui est arrivé. Il était le bébé de la famille puis, un jour, un autre bébé est venu le remplacer. Levis est donc arrivé en fourrière.
Vivant très mal cet abandon, il se laissait mourir.
« Nous avons souhaité lui redonner confiance et nous espérons qu’un jour nous pourrons lui trouver un doux foyer comme il le mérite, en attendant il vit en pension. »
Beaucoup sont vieux et/ou malades et nécessitent des soins entre les problèmes de peaux, rénaux, l’arthrose, les stérilisations, etc...
« Certains ne peuvent pas être proposés à l’adoption faute de ne pouvoir les stériliser. Nous ne pouvons même pas faire le rappel des vaccins.
Et du côté des chats, ils sont quasiment tous inadoptables car ils sont tri-pattes, aveugles, trop vieux... »
Certains sont arrivés dans des états catastrophiques à l’association et leur sauvetage a été onéreux.
Harvane, 2 ans.
|
 |
|
Il a été trouvé en souffrances, agonisant.
Il a une déformation de la bouche. Il en manque une partie. A l’intérieur, il a plusieurs abcès et des infections multiples.
Son anus est couvert d’asticots, il est très anémié, très maigre et n’arrive plus à se nourrir.
« Nous l’avons de suite pris en charge et emmené chez le vétérinaire, il est resté un moment sous perfusion pour essayer de lui donner des forces.
Notre petit Harvane est un battant, une attention particulière et des soins à vie seront nécessaires. »
Baltik, 7 ans
|
 |
|
Il a été trouvé dans la rue et signalé par des personnes car le pauvre était la cible de tirs de cailloux par des personnes du voisinage.
« Comme si la misère du quotidien ne lui suffisait pas, il se faisait chasser. » Extrêmement maigre, il souffrait d’un gros coryza, d’une insuffisance respiratoire, ses reins étaient très abimés.
« Il n’aurait pas pu tenir deux jours de plus.
Récemment, il a dû être opéré d’un retournement d’estomac. »
Kiki
|
 |
|
C’est un petit teckel d’à peine 1 an et sa vie à déjà mal tourné.
Il est trouvé sur le côté d’un chemin, en pleine campagne. Il a été percuté par une voiture.
« Aurait-il été percuté et mis sur le côté ? Ou aurait-il été abandonné parce qu’il était accidenté ? Nous ne le saurons jamais. »
Kiki était sous le choc et très apeuré. Son bassin était fracturé et il avait plusieurs hématomes.
« Après une longue convalescence et de longs soins, il a été adopté. »
Odin
|
 |
|
C’est un chaton trouvé dans la rue, agonisant sous un buisson avec un coryza très avancé. Son œil a dû lui être retiré.
Si petit et déjà abimé par la vie...
Blorko,13 ans
|
 |
|
Après avoir donné tout son amour, sa confiance et sa vie à ceux qu’il pensait être sa famille, il a été lâchement abandonné parce qu’il est devenu incontinent, malvoyant et qu’il souffre d’arthrose.
« Des frais de vétérinaires sont nécessaires pour lui, il n’a certes plus beaucoup d’années devant lui, mais il mérite de vivre ce qu’il lui reste avec dignité. »
Milo, 2 mois
|
 |
|
Milo a été trouvé agonisant dans un état de déshydratation et avec un coryza très avancé.
« Nous n’avons pas hésité à le prendre en charge, nous n’avions pas le cœur à le laisser.
Il avait tellement cette envie de vivre, de s’accrocher à la vie avec tant de mal et de souffrances, Milo est un battant. Il a besoin de soins. »
Adèle, 2 ans
|
 |
|
La minette a été trouvée gestante et accidentée dans la rue. Très maigre, pleine de tiques et de puces, elle souffrait d’anémie.
« Elle était dans un tel état qu’elle est restée hospitalisée plusieurs jours pour lui redonner des forces. »
Des meurtris comme eux, il y en a encore bien d’autres.
Malheureusement, aujourd’hui, l’association ne peut leur apporter les soins dont ils ont absolument besoin.
« Notre dévouement est intact mais nos finances ne nous le permettent plus. Nous aimerions tant pouvoir leur apporter les soins nécessaires.
Nous avons une ardoise chez notre vétérinaire. La dette est lourde. Les soins ne sont plus possibles chez le vétérinaire tant que nous n’avons pas réglé notre dette. »
Chaque jour, l’association angoisse à l’idée qu’un de ses protégés tombe gravement malade. Si le cas se présente, il ne pourra pas recevoir de soins. Que faire ? Le laisser mourir ? « Par ailleurs, nous avons 6 mois de retard de paiement des pensions pour les chiens. Elle nous a déjà fait plusieurs relances de paiement mais nous ne pouvons pas honorer nos factures.
La pension a perdu patience. Les propriétaires nous disent qu'ils ne garderont plus nos animaux. Nous avons très peur pour nos protégés. Nous ne voulons pas qu'ils finissent on ne sait où.
Où mettre tous les chiens quand nous peinons à trouver des familles d’accueil ? »
Cette situation oblige l’association à arrêter tout sauvetage, bien que les SOS affluent plusieurs fois par jour.
Les sorties de fourrière ne sont plus possibles. Certains seront probablement euthanasiés faute de ne pouvoir les sortir de là.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de nous enfoncer encore plus, alors que la situation est déjà très critique.
Que vont devenir nos animaux si l'association ferme ? Nos seniors, nos malades, nos tris pattes... ? Ils n'ont rien demandé et tous ont subi soit des maltraitances soit des négligences. J'en suis malade.
J'espère un miracle, un élan de solidarité pour nos petits protégés, pour la survie de notre association et pour que nous puissions continuer à sauver des vies.
Vous êtes notre dernier espoir. Aidez-nous, par pitié, à sauver notre association ! »
|
|
4 000 euros sont nécessaires pour cela.
|
|
Vos dons et appels du cœur permettront d’aider l’association à financer sa dette vétérinaire et les 6 mois de frais de pension des chiens.
|
|
Merci les clicoeurs !
|
| |
AnimauxMerci pour les 70 animaux !
