Mais ça, c’était avant…
Des crises, qui viennent perturber un équilibre.
Si depuis des années, les collectes s’enchaînaient au rythme d’une fois par mois.
Aujourd’hui, il faut attendre son tour : la demande est si grande, que les associations sont nombreuses à vouloir collecter, maintenant c’est chacun son tour. Une augmentation des demandes liée à la crise économique que nous traversons en ce moment et ce depuis quelques années.
En plus de cela, il faut prendre en considération la crise du Covid-19, qui a beaucoup ralenti le rythme des collectes, et où aucune collecte n’a été faite, et c’est malheureusement à ce moment-là que les associations avaient le plus besoin.
« 12 collectes par an avec 400 kilos de dons par mois, ça nous donnait 4 800 kilos à l’année. Maintenant, avec 4 collectes par an, on arrive à 1 600 kilos. C’est trop peu. »
Les dons récoltés sur une collecte, chaque mois, permettaient d’aider 2 associations.
Et des personnes dans le besoin, pour leur animal.
La banque alimentaire nourrit les animaux…et les âmes. Outre, l’action d’apporter des croquettes dans une gamelle, il y a un aspect social très important.
Des histoires marquantes et touchantes…
« Notre rôle est aussi de constater les circonstances de vie d'un animal et d’agir.
Lors d'une collecte alimentaire en magasin animalier, un client m’a signalé un camion garé sur le parking dans lequel vivaient un homme et son chien. Il venait de parler un peu avec le monsieur.
Dans ce camion, un beau chien gentil et grassouillet, qui dès l'ouverture de la porte m’a fait la fête. Son maître, d'une grande simplicité, pas rasé, beaucoup moins gras que son chien, était très distant. Très vite, je lui ai fait comprendre que par le biais de ma banque alimentaire, je pouvais éventuellement l’aider pour son animal.
L’homme semblait rassuré. On a un peu discuté.
Et d’un coup, cet homme a fondu en larmes et il m’a dit que si lui ne mangeait pas durant deux jours, ce n’était pas grave, mais que son chien, lui, devait manger.
J'étais mal, mais je me suis sentie si utile…
Quelques minutes plus tard, je quittais son camion, pour revenir avec des croquettes, des pâtés, des friandises, de quoi s’occuper de sa bête pendant quelques jours. Devant cette nourriture offerte, il n’en revenait pas et pleurait de plus belle. J'en ai été toute retournée. Quel malheur.
Une heure après, cet homme et son chien sont rentrés dans le magasin. L'homme venait s'excuser de son comportement et me remercier vivement, en m’expliquant sa situation et pourquoi il en était arrivé là.
J’ai manqué de pleurer…
Le chien s’est fait offrir un gros os par l’équipe du magasin, il est parti du magasin, son os dans la gueule, comme un trophée et son maître a souri. Toute l'équipe était ravie, mais au fond un peu triste.
L’homme au chien, est parti serein avec le numéro de téléphone de l’association. »
De belles histoires comme celles-ci, Hélène en a d’autres.
La banque alimentaire va au-delà de l’apport en croquettes. Derrière une gamelle vide, il y a parfois des histoires humaines bouleversantes.
Malheureusement, aujourd’hui, la banque est vide. Impossible d’apporter des croquettes aux animaux en détresse. A ceux errants, à ceux qui ont faim. A ces propriétaires qui donneraient tout pour leur animal…
Pour ne pas s’apitoyer sur son sort, Hélène repense souvent aux nombreux sauvetages émouvant qu’elle a faits, cela lui donne du baume au cœur.
Comme celui de Fanya, une belle minette blanche, aperçue pour la première fois, sur un des 10 lieux de nourrissage de l’association à Arène Cros, à la Ciotat. C’est un bénévole qui la repère pour la première fois.
« Telle une belle bête, qui détale comme un lapin »
Fanya ne semblait pas connaître l’extérieur, ni la langue française. Elle se nourrissait sur ce lieu de nourrissage depuis quelques jours déjà.
« On l'a apprivoisée et voilà, cette minette s’est retrouvée dans ma salle de bain, dans un panier sur la machine à laver. J’ai donc pu lancer mes recherches pour retrouver sa famille. »
Personne ne répondait aux appels de recherches d’Hélène. Après une visite chez le vétérinaire, et un scan de la puce de Fanya.
Hélène apprend que cette belle minette est russe !
Grâce à une enquête entre le fichier félin de Fanya et l’ambassade russe, Hélène parvient à retrouver le propriétaire.
« Après plusieurs échanges en anglais par Internet, je connais enfin tout sur la vie d’avant de Fanya ! »
Cette famille de Russes était en vacances dans le Var, avec leur chatte dans un hôtel. Ils oublient de signaler la présence de Fanya, qui s’échappe de la chambre au passage de la femme de ménage.
La famille avait dû rentrer en Russie, faute de validité de Visa. Ils n’ont donc pas pu retrouver Fanya avant leur départ.
La minette était donc livrée à elle-même en plein mois de janvier, dans le froid.
Le propriétaire de Fanya demande alors à l’association de lui expédier la minette par transport animalier, car il ne peut pas revenir en France faute de Visa.
« Après une concertation entre les membres de l’association et le vétérinaire, le choix est unanime : Fanya ne sera pas expédiée en Russie, trop de risques avec les trafics, de vol...
Aujourd’hui ça fait 4 ans à présent Fanya est à l'association comme une bienheureuse et elle comprend le Français. »
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