***** Des nouvelles des 39 animaux 15 02 21 *****
Tous sont bien arrivés en France le dimanche 13 février !
***** Mise à jour 10 02 21 *****
"Je viens d'apprendre que 3 chiens ne pourront pas rentrer. Il s'agit de Gustave, Yoshi et Anouk.
A la place, le chien Richie et 2 chats, Karla et Karina, seront du voyage.
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Ils s’appellent Gustave, Priska, Sara, Yoshi, Booska, Caramela, Jonoe, Lesi, Luciana, Neige, Patrocle, Rioo, Romy, Sacha, Smooking, Alfredo, Andy, Anouk, Asta, Blacky, Charlie, Gandale, Patch, Skyy, Timeo pour les chiens.
Et Alin, Craquotte, Fripuille, Frodon, Samm, Mario, Morjo, Oana, Pacuta, Papillotte, Anda, Elina, Luka et Pedro pour les chats.
Ils sont 39 animaux. 25 chiens et 14 chats. Leur passé est inconnu. Pourquoi se sont-ils retrouvés en fourrière ? Pourquoi erraient-ils ? Personne ne le sait.
Parmi eux, 13 chiens sont actuellement à la fourrière mouroir de Piatra en Roumanie. 1 chien est dans une pension à Piatra.
Les 11 autres chiens et les 14 chats sont à Orastie. Ils ont été recueillis par Manuella dans son refuge et par Georgina dans sa ferme aux porcs. Certains d’entre eux viennent de la fourrière d’Orastie et de celle Hunedoara.
L’association Mukitza sollicite notre aide pour les sortir de la fourrière, leur éviter de mourir derrière des barreaux et pour les sortir de ce pays qui n’a aucune considération pour les animaux.
Avec la crise sanitaire, les bénévoles françaises n’ont pas pu se rendre sur place, dans la fourrière de Piatra, depuis un moment.
L’association reçoit donc des nouvelles de la situation par le biais de bénévoles roumaines sur place.
Comme d’habitude, dans leur compte-rendu, elles font part d’une situation terrible. Jeannine, bénévole de l’association, nous transmet leur témoignage.
« Dans cette grande fourrière gérée par la mairie, ni les associations ni les bénévoles ne sont décisionnaires de quoi que ce soit.
Nous avons voulu nourrir les chiens hier, il n'y avait pas de soucis, nous n’avons eu aucun reproche.
Aujourd'hui, dès notre arrivée, ils ont voulu qu’on restreigne les doses, sauf que dans certains box, les chiens ont très faim. Lorsque les employés donnent à manger, ils font une ligne de croquettes et ne se préoccupent pas de qui mangent, de qui est en retrait et se fichent de la quantité.
Ils ne respectent pas les rations journalière en fonction du nombre de chiens, ce qui fait qu'ils ne sont pas repus d'où les bagarres et tensions. De plus, les croquettes sont de très mauvaise qualité.
Et pour cause, la mairie a réduit le budget croquettes, donc il n'y en a pas assez à disposition des gardiens pour en donner suffisamment.
Dans les boxes, il n’y a pas de paille car ils nettoient au jet et cela bouchent les canalisations donc la paille est interdite.
Pourtant, la loi oblige à ce que les chiens disposent de paille pour avoir moins froid…
Les chiens n’ont pas de gamelles car ils ne veulent pas les laver et, pour eux, le fait de donner les croquettes dans des gamelles génère plus de bagarres.
Ils n’ont pas de couverture car elles ne sont lavées que lorsqu'il y a des volontaires sinon elles sont jetés quand elles sont trop usagers. Alors que les températures sont parfois négatives, comme en ce moment.
Par ailleurs, il y a de nombreuses naissances car les chiens et chiennes ne sont pas stérilisés, ni vaccinés.
La mairie ne veut pas payer ces actes chirurgicaux : pas de dépenses trop élevées pour les chiens de rue ! Il n’y a pas de médicaments à disposition non plus.
Ils comptent donc sur les associations pour payer les vétérinaires pour le faire, de même pour la plupart des soins ainsi que pour les préparations sanitaires qui depuis peu sont faites uniquement lorsque le chien est réservé.
Sur place, il n’y a plus de vétérinaire pour soigner les chiens. Seulement deux se déplacent de temps en temps.
Les adoptions sont prioritaires pour les habitants locaux mais il n'y a ni suivi ni pré-visite, ni nouvelles pour la plupart mais nous ne pouvons rien faire contre cela.
Nous ne pouvons qu’essayer de sortir et faire adopter des chiens en fonction de leurs règles et lois à eux...
Sachant que les employés ne connaissent pas les chiens, il n'y a aucun plan ni liste de qui est dans quel box, les chiens sont parfois confondus, changés de boxes, et tout le coté administratif est très dur à gérer. Tout est très compliqué ici, nous nous sentons impuissants face à certaines situations mais nous faisons au mieux.
Et il y a quelques jours, nous avons remarqué que les chiens expulsent en nombre inquiétant des vers dans leurs selles. Ce n'est pas sans conséquences sur leur état général déjà bien mis à l'épreuve par les conditions sanitaires catastrophiques de Piatra. Les chiens sont terriblement maigres en plus d'être nourris insuffisamment.
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Une campagne de vermifugation a été effectuée en janvier. Compte tenu de l'état d'infestation, pour être efficace, deux cures à moins d'un mois d'intervalle entre chaque prise sont nécessaires. »
Voilà la situation à Piatra.
En Roumanie, ce n’est pas la main d’œuvre qui manque.
A raison d’une prime de 50 euros pour chaque chien capturé, autant vous dire que les dogcatchers ont un bon niveau de vie, dans un pays où le salaire moyen est de 665 euros par mois !
« Les chiens, c’est leur gagne-pain. C’est pour cela qu’ils les laissent se reproduire.
On sait qu’ils s’enrichissent avec les chiens mais que faire ?
Il y a plusieurs années, l’Union Européenne avait versé des fonds pour la stérilisation des chiens errants. Un rapport a mis en évidence qu’aucune association ni aucun organisme n’avait touché ces fonds à cet usage. Où est passé cet argent ? »
Ce sont les gardiens de fourrière qui décident ou non d’ouvrir leurs portes aux bénévoles pour sauver des chiens.
Il ne faut surtout pas dire le contraire de ce qu’ils disent et ne surtout pas se rebeller, sinon ils ferment les portes aux bénévoles anéantissant ainsi tout espoir et chance d’en sauver.
Alors notre association, comme les autres, fait ce qu’elle peut avec le peu de moyens dont nous disposons pour ces chiens, sans aucun soutien du pays. »
Quant à la fourrière d’Orastie, qui avait fermé ses portes, elle les a rouvertes il y a quelques mois.
« Depuis peu, la ville a remplacé les croquettes par des carcasses. Comme le montre la photo transmise par Georgina.
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