Vous vous demandez peut-être ce qu’est devenu le refuge SOS Animals Kiev et ses 1 300 animaux auxquels les Clicoeurs sont venus en aide en 2020 et 2021 ? Mais aussi ce que devient Tamara, la formidable et dévouée présidente de ce refuge en Ukraine ?

Après les attaques, la guerre

Le refuge - sous la bienveillance et la détermination de Tamara - lutte depuis des années contre les attaques des dog-hunters infligés aux chiens et à ses employés (agressions, tortures, empoisonnements, massacres, intimidations, menaces…).

Pour rappel, là-bas, une organisation officielle de chasseurs de chiens regroupe des personnes qui détestent les chiens errants. Ils les abattent sans scrupule et leur font subir les pires souffrances et atrocités. A son compteur, des milliers de chiens tués. Ils haïssent les chiens et en veulent à Tamara d’avoir amélioré la condition animale en créant son refuge. Leurs objectifs : tuer tous les chiens, fermer le refuge et obtenir le terrain de 4 hectares sur lequel celui-ci est implanté.

Après des années à subir ces attaques, aujourd’hui, le refuge doit maintenant faire face à la guerre contre la Russie, qui sévit depuis février 2022.

Le refuge est toujours là et ses animaux également. Il n’a pas été bombardé.
Les avions passent au-dessus du refuge, les bombes tombent à proximité.

Nous n’avions pas diffusé de collecte avant, d’une part, parce qu’au début de la guerre, les transferts d’argent étaient impossibles vers l’Ukraine. Et aussi, parce que le refuge a pu bénéficier de l’aide internationale avec l’envoi de convois grâce à un exceptionnel élan mondial de générosité dans les premiers mois du conflit.

Puis, progressivement, les aides se sont raréfiées.

« Nos vies ont été directement ou indirectement impactées par ce drame ukrainien (flambée des prix, inflation, augmentation du coût de la vie), le pouvoir d’achat baisse et les dons à des structures en détresse s’en ressentent. » nous dit Jennifer de l’association Auxan qui apporte son soutien à de nombreux refuges dans le monde, dont celui en Ukraine.

Mais, si le refuge est toujours là, d’ici quelques jours, tout peut changer et pas à cause des bombardements.

Quelques jours, seulement…

C’est Jenifer qui nous a contactés avec espoir de bénéficier, une nouvelle fois, du précieux soutien des Clicoeurs. Voici ses mots :

« Sous les bombes en contexte de guerre et aussi avec un refuge est au bord de la faillite ; il ne reste que quelques jours de provisions financières. »

Au fil des derniers mois, les difficultés de gestion du refuge se sont enchaînées et, pire, ont amplifié (ex. voies d’accès au refuge bloquées par l’armée, coupures d’eau, d’électricité, intempéries, etc.)

« Sans trésorerie et sans soutien financier régulier, le refuge est constamment sur le fil du rasoir et sa présidente, Tamara, se débat jour après jour pour continuer de frapper à toutes les portes et sensibiliser l’opinion publique afin d’obtenir des dons de nourriture et de matériel (tel que des niches, du bois, de la paille, générateur d’électricité, etc.) ainsi que des donations au niveau international. »

Pourtant, cette année pouvait être une célébration pour le refuge. En effet, ce premier refuge pour animaux en Ukraine, SPA-SOS Kiev, fête ses 26 ans ! C’est un événement unique dans l’histoire de la protection animale en Ukraine !

Malheureusement, ce qui devait être une célébration, n’est qu’inquiétude, survie et peur.

Comment continuer ? Comment les nourrir ? Comment les soigner ?
La 26ème année, est-ce la dernière du refuge ?

Un quotidien rythmé par les bombes et la peur

Depuis le 24 février 2022, date du début du conflit, le quotidien de Tamara, de ses employés et des animaux est rythmé par le fracas des bombes, les hurlements de sirènes et des alertes.

Chez les chiens, la situation provoque un état de stress. A chaque alerte ou bombardement, ils hurlent et aboient.

Contrairement aux habitants de Kiev, qui se réfugient dans des abris de fortune (parkings souterrains, etc.), les employés de ce refuge, qui se situe dans la périphérie de Kiev, à 10 km du centre-ville, travaillent sans relâche sous le vacarme des frappes aériennes, au risque d’être eux-mêmes frappés, à tout instant, par un engin explosif.

Ils s’appellent Natacha, Oksana, Roman et Peter. Ce sont les rares et fidèles employés du refuge, inaptes au service militaire, qui n’ont pas été réquisitionnés par l’armée ukrainienne.

Chaque jour, ces 4 salariés dévoués mènent un autre combat, avec la boule au ventre. Sous les bombardements et avec toutes les menaces extérieures, ils prennent soin tant bien que mal des 1 000 chiens et 300 chats du refuge. Ils sauvent des animaux errants en détresse et accueillent des animaux de compagnie abandonnés par leurs maîtres fuyant le pays.

« Il est difficile de mettre à jour précisément le nombre d’animaux au refuge, faute de personnel. Mais celui-ci fluctue en permanence. Il correspond à une moyenne entre les décès et les nouvelles prises en charge. » nous dit Jennifer.

Un état de santé très préoccupant mais un soutien sans faille

Après de nombreuses années sans quitter le pays, même pour revoir ses proches en Norvège, Tamara a fait, par solidarité, le choix de rester en Ukraine auprès de son équipe et des animaux malgré son état de santé très préoccupant.

Elle est atteinte d’un Covid long contracté en avril 2021, elle souffre d’hypertension, elle a des douleurs chroniques liées à diverses agressions. La pauvre Tamara a été attaquée et frappée violemment à la tête et à la main par deux hommes masqués dans l’ascenseur en rentrant chez elle, fin 2020, des problèmes de vue suite à une infection non traitée à l’œil causée par une griffure de chat. Sans compter l’état de stress permanent.

Malheureusement, les problèmes de santé se succèdent pour Tamara. Elle lutte actuellement pour sa vie. Elle est hospitalisée depuis plus de 15 jours pour une infection à l’estomac. Elle vient de subir deux interventions chirurgicales, à ses propres frais, car elle n’a pas la nationalité ukrainienne.

Une mine explose devant elle

Et, il y a quelques mois, Tamara échappe à la mort.

En plein centre-ville de Kiev, au cours d’une promenade pour les besoins de son chien, une amie de Tamara et Tamara ont vu la mort de près. Le chien a marché sur une mine. Il est mort sur le coup.

La maîtresse a été grièvement blessée au bras. Et Tamara a eu les jambes blessées par les débris. Le chien, en passant en premier, leur a probablement sauvé la vie.

Malgré son état de santé et très affaiblie, Tamara ne lâche rien, car elle sait que les animaux et son équipe ont besoin d’elle !

Natacha, une des employés du refuge vient nourrir les 20 chats de Tamara tous les jours chez elle et lui rendre visite à l'hôpital où elles échangent sur le refuge.

Ainsi, Tamara peut continuer à gérer le refuge à distance, à travers cette employée fidèle mais aussi par téléphone et sur les réseaux sociaux.

Natacha, la fidèle et dévouée employée du refuge

Des sauvetages plus terribles les uns que les autres

Malgré tout, Tamara et son équipe continuent, chaque jour, avec dévouement et amour, à prendre soin de ces 1 300 boules de poils.

Les stérilisations, interrompues temporairement en raison d’une panne de la pompe de distribution d’eau courante, ont pu reprendre grâce à l’intervention ponctuelle d’un vétérinaire mobile.

Pour les autres soins, l’équipe doit emmener les animaux dans des cliniques vétérinaires des environs. Le refuge travaille avec deux cliniques partenaires.

Depuis le début de la guerre contre la Russie en février 2022, environ 100 chiens et 25 chats ont pu être pris en charge au refuge.

Parmi eux, il y a :

Snap, un chien à la gorge tranchée

Ce chien gisait sur le bas-côté avec la gorge tranchée, un fil de barbelé autour du cou. Une personne cruelle l’avait sadiquement torturé.

Amené en urgence à la clinique vétérinaire, le pronostic vital était engagé, Les vétérinaires se montraient très pessimistes, mais Tamara n’a rien lâché.

Après 8 interventions chirurgicales, Snap est totalement remis de ses blessures et se porte à merveille.

Olek, affamé et sans domicile

Ce chien errant est arrivé devant le refuge pour qu’on lui porte assistance.
L’équipe l’a adopté et il vit maintenant au refuge parmi ses congénères.

Dora, rescapée de la guerre

Dora a été sauvée des territoires occupés par les Russes dans un état épouvantable. Elle avait des plaies sur tout le corps et ne se tenait plus debout sur ses pattes arrière. Après plusieurs semaines à la clinique vétérinaire, Dora a retrouvé santé et forme.

Gerda, victime d’un terrible acte de barbarie

Devant le refuge, l’équipe a trouvé un chien agonisant dans un bain de sang et complètement défiguré : œil arraché, peau du visage arrachée et brûlée, patte cassée…

Après des mois d’hospitalisation, par miracle et grâce à une mobilisation de toute l’équipe vétérinaire, Gerda, chien martyr, victime de la barbarie des hommes, à petit à petit retrouvé ses capacités (marcher, manger, etc.).

Une belle revanche sur la vie avec une illustration forte de la capacité de résilience chez les animaux ! Gerda est une chienne très affectueuse, douce et aimante, malgré son visage déformé.

Plus que des sauvetages, ce sont des miracles !

Sans Tamara, sans l’aide de l’équipe du refuge, tous ces chiens seraient morts, dehors, seuls, dans d’atroces souffrances.

A l’extérieur tout n’est que danger et mort

Leur chance à tous : ce refuge.
Leur vie : ce refuge.

Car aucun d’entre eux ne sort. Les chiens sont nombreux dans le pays. Les adoptions se font plus que rares et surtout les procédures d'adoption sont très complexes pour les associations et adoptants. Les adoptions dans un autre pays sont quasiment impossibles.

Tous ces animaux resteront donc au refuge, à vie.
Il est devenu leur foyer et Tamara et les 4 employés leurs repères.

1 300 animaux remis à la rue et abattus

Sans soutien, c’est ce terrible scénario qui se produira ! Les chasseurs de chiens ne leur feront pas de cadeau. Ni les bombes.

Comble du sort, aujourd’hui, alors qu’ils vivent en pleine zone de guerre, le plus grand risque pour eux dans les prochains jours, est l’absence de fonds au refuge.

Car, dans quelques jours seulement, le refuge n’aura plus aucun fonds pour nourrir ni soigner ses pensionnaires.

Près de 5 tonnes de nourriture par mois sont nécessaires, entre pâtée et croquettes, pour tous les nourrir.

S’il est à nouveau possible de tout trouver sur place (nourriture pour animaux, matériel, médicaments, traitements), le problème majeur sont les prix. Tous les prix ont flambé. Selon les produits, cette hausse peut aller jusqu'à 50%.

En parallèle, il faut aussi financer les soins vétérinaires et les charges de fonctionnement du refuge : salaire des employés, électricité, eau, essence…

Tamara et son équipe sont à bout moralement et physiquement. Ils comptent sur nous pour les aider à sortir la tête de l’eau et tenir le temps nécessaire en attendant le retour de jours meilleurs, tant pour le peuple ukrainien que pour leurs animaux.

26 ans et des milliers de sauvetages.
La 26e année, sera-t-elle la dernière du refuge ?

NON ! CAR CELA SIGNIFIERAIT LA MORT DE 1 300 ANIMAUX INNOCENTS !

De la nourriture, des soins, de l‘amour, beaucoup d’espoir et votre soutien, voilà de quoi ils ont tous besoin !

7 500 euros sont nécessaires pour cela.

Vos dons et appels du cœur aideront le refuge à financer :
- Les croquettes et pâtées pour nourrir les 1 300 animaux
- Les soins vétérinaires et les traitements pour les animaux blessés ou malades
- Les charges de fonctionnement (électricité, salaire, essence, eau…)

Merci les Clicoeurs !

Le combat d’une vie

En France, les grands médias ne parlent quasiment pas des conditions de vie des animaux en Ukraine. La dernière fois, c’était, il y a longtemps grâce… au foot.

Peut-être aviez-vous entendu parler à cette occasion du massacre des animaux errants avant la coupe de football de l’EURO 2012 ? Les autorités avaient donné l’ordre de « nettoyer les rues des chiens errants. » 1 000 chiens ont été abattus avec une grande cruauté ou empoisonnés.

Pourtant, ce pays dispose de lois de protection animale !

Des lois instaurées grâce au travail de cette dame, Tamara.

Son formidable combat pour l’amour des animaux

D’abord journaliste radio à Munich puis aux Nations Unies à Genève, c’est au cours d’un séjour à Kiev en 1992, avec une délégation du Conseil de l’Europe, que Tamara découvre le terrible traitement des animaux errants en Ukraine.

En 1994, elle se rapproche de la Fondation Brigitte Bardot et créée la Société pour la protection des animaux SOS en Ukraine (SPA-SOS)afin de faire pression sur les dirigeants ukrainiens et de se connecter avec les organisations internationales.

Elle dénonce un abattoir…à chiens !

Fin1996, avec d’autres journalistes, elle réalise un documentaire " sur un abattoir pour animaux errants près de Kiev. Un abattoir où, pendant 56 ans, les chiens et les chats errants ont été abattus dans des conditions de cruauté insoutenables. L’équipe a pu capturer en caméra cachée des scènes de la tuerie barbare de chiens et de chats. Les chiens avec de la "mauvaise fourrure" étaient tués en se faisant fracasser la tête avec une matraque en métal, les chiens avec une "belle fourrure" étaient écorchés vifs. Leur peau était vendue à l'étranger.

Attention les images sont difficiles !

Ce documentaire, diffusé sur de nombreuses chaînes de télévision en Europe occidentale, a choqué. Une forte mobilisation a suivi sa diffusion. De nombreuses personnalités, de nombreux maires de grandes villes, le chancelier fédéral d'Autriche, le directeur général des Nations Unies à Genève, la Fondation Brigitte Bardot, ainsi que des milliers de citoyens ont envoyé des lettres au président de l'Ukraine.

En mars 1997, une pétition de 3,5 millions de signatures du monde entier a été remise en personne par Tamara au maire de Kiev. Plusieurs organisations de protection des animaux ont manifesté devant les ambassades d'Ukraine à Paris et Vienne.

Le même mois, avec l’accord du maire de Kiev, avec le soutien international et des dons européens, Tamara construit le premier refuge animalier en Ukraine, à Kiev, sur le même terrain que l’abattoir pour chiens errants, sans aucun soutien financier des autorités locales.

La même année, elle lance une campagne massive pour stériliser les animaux errants.

Depuis 2003, Tamara a arrêté son métier de journaliste aux Nations Unies pour se consacrer pleinement à la cause animale en Ukraine.

Grâce à son investissement, elle réussit à instaurer les premières lois sur la protection animale en Ukraine.

De nombreux prix lui sont décernés : par Bill Clinton, le président d’Ukraine, le maire de Kiev et par des organisations internationales de protection animale.

Mai 2017, Jennifer et Tamara reçoivent prix pour leur soutien aux animaux en Ukraine, par le Maire de Kiev.

En parallèle, Tamara a un rôle social très actif dans la communauté. Elle organise des conférences de presse, des tables rondes, participe à des programmes de radio et de télévision et organise souvent des journées portes ouvertes pour le public, en particulier pour les écoles et les enfants afin de sensibiliser à la condition animale.

Malheureusement, malgré ces lois, la situation n’a pas vraiment changé.